À partir d’observations, menées il y a quelques années dans le cadre de sa thèse intitulée « l’écho-étrange », l’auteur caractérise les répétitions vocales de nourrissons entre 3 et 9 mois.
Il y discute en quoi les fondements de la musique seraient alors plutôt du côté des auto-répétitions et ceux du langage de celui des hétéro-répétitions.
Les phénomènes de répétitions tiennent dans la musique une place singulière. Ils sont présents dans les rythmes, les mélodies, les harmonies mais, même intégrés à une structure codifiée d’articulations, ils gardent une valeur d’ouverture, d’incertitude, d’attente qui permet d’en faire un support d’expression, conscient comme inconscient.
Ces mêmes répétitions, dans le langage, ne portent pas les mêmes potentialités, à moins que le lapsus n’y vienne perturber l’articulation volontaire ou que la poésie n’y dépose une autre sorte de répétition, elle-même artistique et déjà « musiquante ».
La voix est le premier support de ces expressions rythmiques, de ces répétitions, de ces vocalisations intonatives ou invocatives. Qu’en est-il du registre vocal dans lequel le sujet énonce ou chante, du modèle vocatif qu’il utilise pour s’exprimer ? Y a-t-il une spécificité différenciatrice qui prépare les deux champs vocaux de la même voix ?
L’étude des répétitions vocales du nourrisson peut aider à fixer des distinctions et surtout à réfléchir et poser des questions essentielles sur la genèse des voix de chaque personne. Les voix sont ici les utilisations distinctes que le sujet fait de sa voix propre en fonction de ce qu’il a à exprimer.
Que peuvent bien nous apprendre les bébés dans les balbutiements vocaux du chant ou du langage ? qu’est-ce que leur babillage met en signes des prémisses de cette distinction ? En savoir +