SANTÉ – Qu’est-ce que la voix ? Au-delà de ses aspects physiologique et mécanique, notre voix en matière de communication est non seulement le vecteur de notre pensée, mais également de ce que l’on est, c’est à dire de notre réalité physique et de l’état intérieur qui nous anime. La voix est l’éclat manifesté de chacun, un éclat de voix… Elle est l’expression vibrante et résonnante de notre unicité. De part cette unicité, la voix remplit l’espace commun d’un éclair singulier. Elle affirme de concert une présence et une différence, une altérité, qui vont impacter directement l’attention de l’auditeur.
Aborder cet aspect fondamental de la voix en tant que vibration sonore et résonante, c’est aborder la communication relationnelle. En effet, la voix est une onde sonore qui va fortement impacter et stimuler le cerveaux des auditeurs. Aujourd’hui, l’imagerie cérébrale nous permet de visualiser et de mesurer cet impact du son, notamment sur nos émotions, notre ressenti, notre envie d’écouter l’autre. De plus, par effet miroir de « mise en résonance », en parlant on met l’autre dans l’état de dynamique dans lequel nous sommes.
Voix et langage.
Il est fondamental pour l’orateur de dissocier la voix du discours. La voix est l’expression de son « bruit », et le discours est l’expression de son intelligence. Ces deux aspects ne vont pas impacter les mêmes zones de notre cerveau.
Le discours, le signifié, génère de l’intérêt : aspect intellectuel de la relation.
La voix, expression du corps, le signifiant, génère de l’attention : aspect impactant de la relation.
Un orateur se doit de stimuler simultanément chez ses auditeurs, à la fois de l’attention et de l’intérêt. Afin d’atteindre un degré de crédibilité élevé, il faut qu’il y ai congruence entre signifiant et signifié.
Hors, de façon quasi systématique, la seule préoccupation prioritaire d’un intervenant en prise de parole va être très légitimement : « Qu’est-ce que je vais dire… ? » (intérêt) au détriment inconscient de « Qu’est ce que je vais faire… ? » (impact, attention)
Voix parlée, voix chantée.
A l’inverse de ce que je viens de décrire pour l’orateur, la discipline d’un chanteur, comme de n’importe quel instrumentiste, est avant tout de travailler la beauté, l’homogénéité, la densité, l’intensité de sa sonorité, de sa voix en l’occurrence. Le son, par lui-même et de façon intrinsèque, devient alors émotion, état d’âme, intention. Ne dit-on pas d’une voix qu ‘elle a une « couleur », notion ici symbolique de la perception globale que l’on a d’une personne.
Les qualificatifs d’une voix ne sont-ils pas, pour la plupart l’expression d’un ressenti : belle, douce, irritante, apaisante, stimulante, fatigante…
Contrairement à l’orateur, ce n’est que dans un second temps que le chanteur superpose à la qualité du son émis, le texte, langage articulé, porteur par son étymologie de sens.
Là où le texte raconte une histoire, la voix fait ressentir une histoire.
Ces deux réalité sont complémentaires et doivent être simultanées, indissociées.
La voix parlée est une fonction, rapide à optimiser. La voix chantée est une extension de cette fonction et nécessite donc une discipline de longue haleine.
Travailler sa voix, parlée ou chantée, c’est approfondir, ouvrir la conscience et l’expression de sa qualité d’Être.
Parler c’est incarner sa pensée. En savoir +