IL SOIGNE EN CHANTANT – Interview de Patrick Chêne

Un parcours de medium-magnétiseuse-communicatrice animalière, ça donne souvent l’occasion de vivre de passionnantes rencontres qui parfois… changent l’ordre des choses ! Et si, à cela, on ajoute le CHANT, alors bienvenue dans une nouvelle dimension qui transforme votre Vie en laboratoire d’expériences tout-terrain, plongées au coeur du Vibrant…

J’ai rencontré PATRICK CHÊNE l’an dernier, dans sa ferme de Montjoie (09), pour participer au stage qu’il animait : «Apprendre le Chant diphonique et son usage pour la détente, le contact, le soin».

Le Chant diphonique est originaire de Mongolie. Il y est pratiqué habituellement par les hommes et son art y atteint des sommets. Il est constitué de plusieurs sons : un bourdon très stable, plutôt grave, qui émet de nombreuses harmoniques en général aiguës. Ces harmoniques permettent de réaliser des mélodies qui semblent « sorties de nulle part ».

Si la maîtrise du son demande beaucoup de temps, les connaissances et l’entraînement pour réaliser des harmoniques sont très rapides. On peut alors moduler et rythmer ce Chant diphonique à la façon d’un Chant spontané qu’on utilisera, à un instant T, dans une intention bien précise…

Et cela, c’est le quotidien de Patrick Chêne…

 

« MAB : Patrick, merci infiniment d’avoir accepté de répondre à mes questions. Peux-tu te présenter succinctement ?

PATRICK CHÊNE : J’ai un diplôme de médecine vétérinaire (mais je ne peux être considéré comme vétérinaire) et un diplôme d’ostéopathie, mais mon approche s’est affranchie de ces cadres, puisque je soigne maintenant les animaux et les gens en pratiquant le chant diphonique. Même si tout ce que j’ai appris en médecine vétérinaire reste acquis, je n’envisage plus les dysfonctionnements du corps en terme de « noms de pathologies », et je n’utilise quasiment plus la manipulation structurelle en ostéopathie. Car aujourd’hui, le chant a introduit une nouvelle dimension dans mon soin : il s’agit de la dimension vibratoire. Pour moi, le corps est un ensemble de cellules tendues et vrillées, qu’il est possible de faire entrer en résonance avec le chant. L’objectif va être de détendre ce corps, morceau de cellule par morceau de cellule, cellule par cellule, organe par organe, jusqu’à ce que l’ensemble soit, non pas « débloqué », mais « déplié », comme une feuille dans le vent danse au moindre souffle. Chaque cellule va alors pouvoir se comporter comme « un petit ballon qui reprend sa place ».

Dans ce processus, le chant agit, mais la main est également importante : d’une simple pichenette, on peut envoyer une onde à l’intérieur du corps et arriver à le faire résonner. Et que ce soit pour un animal ou pour un humain, ça fonctionne pareil…

MAB : Comment évalues-tu l’effet des sons et du toucher que tu envoies ainsi à l’intérieur du corps ?

PATRICK CHÊNE : Quelle que soit la façon dont tu travailles avec le son, le feedback est capital pour évaluer ce que tu es en train de faire. Le mien est essentiellement manuel, mais il peut être aussi sonore. Quand tu envoies un chant sur un homme ou un animal malade, ton chant est d’abord assez contraint, « pas joli », puis, au fur et à mesure, le système va se détendre (lorsque je parle de Système, je parle ici du couple Soignant-Soigné). Le chant devient alors beaucoup plus beau, beaucoup plus fluide. Lorsque tu as l’oreille, tu sens cette espèce de respiration où le son s’envole, et tu sais que le soin est terminé.

 

MAB : Qu’est-ce qui t’a amené à chanter pour soigner les Animaux et les Humains ?

PATRICK CHÊNE : J’ai rencontré le chant plusieurs fois dans ma carrière lors d’expériences de soin (chant des guérisseurs philippins, mantras chantés d’un ostéopathe, etc…) Cela m’avait impressionné, mais jamais, je n’avais ni osé, ni pensé que cela pouvait m’être utile. Jusqu’au jour où un copain m’a fait écouter du chant diphonique et où, révélation : j’ai su que je pouvais en faire quelque chose. Commença alors un long chemin d’apprentissage en solo du chant, dans son aspect technique et dans son utilisation. Mais aussi et surtout, un combat pour oser poser cette façon de faire en public, devant mes confrères et les patients… Combat que seule l’aide d’un grand cerf et des animaux m’a aidé à gagner. Par la suite, j’ai rencontré d’autres gens (en particulier Bernard Dubreuil) qui soignent en chantant et des échanges fructueux en ont découlé, qui m’ont amené à aujourd’hui : chanter en soignant est une évidence !

 

MAB : Tu traites quelles affections ?

PATRICK CHÊNE : Je traite tout. Mais ça ne veut pas dire que je guéris tout. Dès qu’on travaille avec le son, il ne faut surtout pas entrer dans l’aspect médical des choses. Peu importe si quelqu’un vient avec un diabète, un lupus, une polyarthrite, une sciatique…, on n’a pas à aborder la nosologie ni un quelconque débat diagnostic… On passe par un autre biais et on doit, à mon avis, en être fiers. Si les gens sont arrivés sur la table de quelqu’un qui chante, c’est parce que de toutes façons, ils n’ont pas trouvé leur bonheur dans l’Autre système.

L’Autre système vaut ce qu’il vaut, il a de grandes vertus, mais en l’occurrence, il ne répond pas, dans ce cas, exactement à la bonne question. Alors, j’en sors, je ne m’en occupe plus. Si quelqu’un arrive avec une sciatique, je ne veux pas savoir si elle est due à une hernie discale ou à une autre cause. Cette réponse-là, elle appartient au médecin, qui connaît le passif médical de son patient et qui sait, lui, se comporter correctement dans le système de soin actuel. Savoir s’il y a danger à ce que le patient ne suive pas un parcours médicalisé « officiel » est le fil rouge, la seule garantie, qu’il m’est nécessaire de prendre … Une fois cette précaution dûment prise, je ne m’occupe plus de la maladie. Je pars du principe essentiel « qu’une cellule tendue fonctionne mal, et qu’une cellule détendue fonctionne bien ». Quelle que soit la façon dont le mal-être s’exprime (physiologique, psychologique, somatique…), mon travail avec le chant consiste juste à détendre le système pour qu’il fonctionne autrement. Et dans cet « autrement », il y a de la place pour la guérison.

 

MAB : Tu chantes pour soigner quels animaux ?

PATRICK CHÊNE : Des chiens, des chats, des chevaux pour l’essentiel. Quelques ânes, quelques vaches, quelques chèvres, quelques moutons… Les dromadaires et les lamas de ma ferme. J’ai aussi soigné des paresseux en Guyane. De toute façon, avec cette méthode, la barrière inter-espèces n’existe plus.

 

MAB : Le chant provoque-t-il des réactions particulières chez les différentes espèces ?

PATRICK CHÊNE : L’intensité du soin n’a rien à voir avec l’espère concernée. Chaque animal va réagir différemment (il pourra être étonné au début, mais il s’abandonne vite ensuite).
En revanche, chaque espèce offre une couleur différente, comme par exemple les paresseux, dont l’univers inconnu est totalement fascinant. Les chevaux adorent absolument qu’on se mette à les soigner en chantant. Les chiens sont un peu trop humains, donc un peu difficiles à l’abord. Ils sont trop collés à l’homme. L’homme a oublié qu’il était aussi un animal, il a oublié de vivre… tout simplement. Et il se fait des nœuds dans la tête. Mais, quand les chiens comprennent ce qui est en train de se produire pendant le chant, ça se passe tout seul…

 

MAB : Nous ne sommes pas dans un concours de résultats, mais peux-tu nous raconter ta plus belle « réussite » dans le soin apporté à un animal en chantant ?

PATRICK CHÊNE : C’est difficile de répondre à cette question. Chaque journée apporte son lot de consultations « bateau » mais chaque journée apporte aussi quelque chose d’extraordinaire. Comme récemment, ce lapin paralysé, avec une colonne vertébrale angulée à 90° dont j’aurais pensé que c’était irréversible. Sauf qu’une semaine après le soin, le lapin se met à marcher, avec cette même colonne vertébrale à 90°. Et là, c’est LE moment magique. Mais comme ce genre de choses arrive régulièrement, je finis par avoir du mal à savoir où se trouve la limite entre ce qui, dans un corps, est censé pourvoir être réparé, ou pas.